Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/269

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ces du discours, que de pénétrer dans les profondeurs de la nature, et de percer ce voile obscur dont elle se couvre ; ils ont aussi été tous très vivaces, De ce nombre étoient Gorgias, Protagoras, Isocrate, Sénèque, etc. Or, de même que les vieillards sont ordinairement un peu bavards, réciproquement les bavards vieillissent assez ordinairement. Car le bavardage indique un esprit superficiel, dont les pensées ne contractent et n’agitent point excessivement les esprits vitaux. Au lieu que les recherches subtiles ou profondes, qui exigent beaucoup de pénétration, de constance et même d’obstination, abrègent la vie, en fatiguant et consumant les esprits vitaux.

Ces indications relatives à l’influence que les affections de l’âme peuvent avoir sur les mouvemens des esprits, doivent suffire pour le moment. Nous y joindrons seulement quelques observations générales sur les esprits ; observations qui n’ont pu entrer dans notre