Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/273

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tenir simplement dans cet état, et sans y faire aucun changement : au contraire, lorsqu’ils sont dans un état de trouble, d’agitation et d’anxiété, ce qui est annoncé par une tristesse, une paresse, une pesanteur, ou toute autre indisposition marquée, il faut tâcher d’épuiser ces esprits, et, jusqu’à un certain point, d’y produire quelque altération notable. Or, les moyens de maintenir les esprits dans leur état actuel, ce sont des affections douces et réprimées, un régime tempéré, l’abstinence du plaisir de la génération, des travaux peu fatigans, un repos modéré, un loisir honnête : les moyens opposés produisent l’effet contraire ; ces moyens sont les passions violentes, d’amples repas, des jouissances vives et réitérées, des travaux pénibles, des études contentieuses, et des affaires épineuses. Mais la plupart des hommes, lorsqu’ils se sentent disposés à la gaieté et contens d’eux-mêmes, se livrent plus que jamais aux festins, au plaisir de l’amour, au travail, à l’étude, aux affaires. Cependant, pour