Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/274

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peu qu’on soit jaloux de fournir une longue carrière et (malgré ce qu’un tel conseil peut avoir d’étrange à la première vue), il faut suivre une marche diamétralement opposée ; c’est-à-dire, lorsque les esprits sont bien disposés, les maintenir dans cette disposition même, et lorsqu’ils le sont mal, tâcher de les exténuer et de les changer, comme nous venons de le dire.

94. Ficin, qui a en des vues saines sur ce sujet, prétend, avec raison, qu’il est utile aux vieillards de se rappeler fréquemment, et de retracer, pour ainsi dire, dans leur mémoire, les actions, les jeux, et en général les événemens de leur enfance. En effet, il n’est pas douteux que de tels souvenirs ne soient pour les vieillards une vraie jouissance, qui semble être propre à chaque individu de cet âge. Aussi la plupart des hommes aiment-ils la société des personnes avec lesquelles ils ont été élevés, et les lieux mêmes où ils ont passé leur enfance. Vespasien, après son avènement au trône, attachoit