Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/381

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ment par ce moyen. On a observé de plus que les sujets devenus, par l’effet naturel d’une telle diète, extrêmement maigres, extrêmement pâles et semblables à des spectres, reprenant ensuite de l’embonpoint et de la couleur, paroissent sensiblement renouvelés et comme rajeunis[1]. Ainsi nous pensons que de telles diè-

  1. Il semble que la plupart des maladies aient pour cause une plénitude absolue ou locale. Car presque toutes les incommodités ou blessures qui n’ôtent pas l’appétit, s’aggravent lorsqu’on mange beaucoup, sur-tout ces maladies dont parle ici notre auteur. Il parolt que ce principe de vie, qui exécute les digestions, les sécrétions, les excrétions, en un mot, toutes les fonctions vitales, tend naturellement à conserver ce corps qu’il a formé, à corriger les erreurs de régime et à nous guérir. Du moins tel est le sentiment d’Hippocrate, de Galien, de Sauvage ; mais ce médecin, intérieur et naturel, a quelquefois besoin d’être secondé et secouru par le médecin extérieur que l’art a formé. Le principal de ces secours c’est de lui faire de la place, par l’évacuation de telle humeur, en telle quantité, par telle voie et en tel temps, afin qu’il agisse plus librement dans