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Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/387

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qui ont je ne sais quoi de commun et de trivial[1].

  1. Tel effet qui nous paroît rare, étonnant, miraculeux, n’est cependant que le produit d’un concours extraordinaire de choses très ordinaires, dont chacune pourroit être exécutée par des moyens également communs, et qui sont tous en notre disposition : si donc l’on pouvoit découvrir une méthode à l’aide de laquelle on pût décomposer assez parfaitement l’effet extraordinaire, pour le réduire à ces effets communs et faciles à produire, dont il n’est que l’assemblage, on seroit, par cela seul, en état l’opérer des espèces de prodiges qui étonneroient encore le vulgaire ; mais qui cesseroient d’étonner ceux qui auroient fait cette décomposition, et ceux qui l’auroient bien conçue. Or, cette méthode a été découverte ; elle fait le principal sujet du Novum Organum, et l’ouvrage que nous interprétons en ce moment, n’en est qu’une application.

    Il est deux principaux obstacles qui arrêtent ou ralentissent le progrès des sciences ; l’un est qu’on s’imagine qu’il est absolument nécessaire d’étonner ; l’autre est ce préjugé qui porte à croire qu’on ne peut étonner que par des moyens étonnans. Mais la vérité est que la philosophie est destinée