Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/398

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fraîchissement ; car le mouvement, en atténuant et raréfiant l’esprit vital, aiguise, en quelque manière, sa chaleur, et lui donne plus d’intensité : au lieu quo le sommeil ralentit, calme et règle ses mouvemens irréguliers, vagues et tumultueux ; car, quoique l’effet propre du sommeil soit de provoquer et de renforcer les fonctions des différens organes, l’action expansive des esprits, et, pour tout dire, le mouvement du centre à la circonférence, il ne laisse pas d’assoupir et de calmer le mouvement propre des esprits vitaux. Or, le sommeil est ordinairement nécessaire au moins une fois en vingt-quatre heures, et sa durée doit être de six heures, ou tout au moins de cinq. On voit aussi à cet égard des exceptions qui tiennent du prodige : on dit, par exemple, que Mécénas, dans les dernières années de sa vie, passa un temps considérable sans dormir[1]. Nous

  1. On peut sans inconvénient réduire son sommeil à quatre ou cinq heures, en soupant légère-