Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/423

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JEUNESSE. VIEILLESSE.
Sensibilité fine et prompte ; tous les sens dans leur intégrité. Sens viciés, foibles ou nuls ; sensibilité lente et obtuse.
Dents fortes et entières. Foibles, limées, rares et branlantes.
Cheveux colorés et de telle couleur spécifique. Gris ou blancs, quelle qu’ait pu être leur couleur auparavant.
Chevelure longue et bien fournie. Tête chauve.
Pouls grand et accéléré. Obscur et lent.
Maladies aiguës et plus faciles à guérir. Maladies chroniques et presque toujours incurables[1].
  1. Passé quarante ans, il n’y a point ou presque point de vraie guérison, ni au physique, ni au moral ; le vice de l’une ou de l’autre espèce qu’on croit déraciner, ne faisant alors que changer de foyer ou d’objet ; et le docteur, moraliste ou médecin, ne pouvant plus emporter la fièvre qu’en donnant la colique. Il n’est pus plus possible de guérir à fond les maladies d’un vieillard par des potions, que de corriger radicalement ses vices par des discours ; les unes et les autres étant le produit de l’habitude et de vraies maladies chroniques. Pour qu’une véritable cure fût encore possible, il faudroit que l’action de la cause curative pût être aussi continue et d’aussi longue durée dans le dernier âge, que l’action de la cause morbifique l’a été dans les trois âges précédens ; c’est à-dire, qu’un même temps fût tout à la fois court et long ; ce qui est doublement absurde.