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Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/442

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tions, il me fit la réponse suivante : « ce n’est pas sans raison, mon cher ami, que vous exaltez si fort l’institution de cette fête de la famille ; car une expérience continuelle nous a appris que les familles qui ont le bonheur de participer aux bénédictions que cette fête répand sur elles, fleurissent et prospèrent ensuite d’une manière plus sensible que toutes les autres : mais daignez me prêter votre attention, et je vous apprendrai du moins tout ce que je sais sur ce point. Vous saurez d’abord qu’il n’est pas, sous les cieux, de nation plus chaste et plus exempte de toute souillure, que celle de Bensalem ; et si je voulois la bien caractériser, je l’appellerois la vierge de l’univers, Je me souviens d’avoir lu dans un de vos auteurs, qu’un saint hermite de votre religion ayant souhaité de voir, sous une forme corporelle, l’esprit de fornication, un nain extrêmement noir et difforme lui apparut à l’instant. Mais je ne doute point que, s’il eût aussi souhaité de voir l’esprit de chasteté qui anime cette heu-