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Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/21

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mourut en raillant ; et, sur sa chaise (percée), se sentant mourir peu à peu : eh ! dit-il, je crois que je deviens un Dieu[1]. Les dernières paroles de Galba furent une espèce de sentence : soldat, si tu crois ma mort utile au peuple romain, frappe ; puis il tendit la gorge de son assassin. Septime-Sévère mourut en expédiant une affaire : approchez, dit-il, et finissons cela, pour peu qu’il me reste encore quelque chose à faire. Il

    dissimulé, affectoit, quelques jours avant sa mort, de se tenir fréquemment à sa fenêtre, et plus paré qu’à l’ordinaire ; il avoit même du rouge et des mouches. Il fut comédien, charlatan, prêtre et italien jusqu’à la fin. Il est tel homme qui s’imagine que, si les autres croient qu’il va mourir, il en mourra plutôt ; et qui se flatte qu’en leur faisant accroire que sa mort est encore éloignée, il en vivra plus long-temps : tel fait le mort, tel autre fait le vivant ; et plus on cesse d’être, plus on veut paroître.

  1. On sait que Rome, devenue tout-d-fait esclave sous les empereurs, étoit dans l’usage de leur déférer les honneurs divins, après leur mort.