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Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/325

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pirent et que nourrissent les propos malicieux ou inconsidérés des rapporteurs et des nouvellistes, sont une sorte d’aiguillon qui les fait pénétrer plus profondément. Le meilleur expédient pour sortir du labyrinthe des soupçons, c’est de les avouer franchement à la personne même qui en est l’objet. Par ce moyen, nous nous procurerons probablement un peu plus de lumières sur le sujet de notre défiance, sans compter que nous rendrons cette personne plus circonspecte et plus attentive sur elle-même, pour ne plus donner lieu à de tels soupçons. Mais gardez-vous de faire de tels aveux à une âme basse et perfide ; lorsqu’un homme de ce caractère se voit soupçonné, il ne faut plus compter sur sa fidélité, comme le dit ce proverbe italien : sospetto licenzia fede ; comme si le soupçon devoit congédier, pour ainsi dire, et chasser la bonne foi, qu’il doit, au contraire, ranimer et obliger à se manifester si clairement, qu’on ne puisse plus en douter.