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Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/384

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toutefois en excepter un très petit nombre d’individus, qui ont soin de laisser leur âme toujours ouverte aux nouvelles impressions, et de ne point contracter d’habitude dont ils ne puissent se défaire, afin de pouvoir se perfectionner continuellement.

Or, si l’habitude a déjà tant de force, dans un individu isolé, elle a un tout autre pouvoir sur ceux qui se trouvent réunis en société, comme dans une armée, dans un collège, un couvent, etc. Dans ce dernier cas, l’exemple instruit et dirige, la société soutient et fortifie, l’émulation éveille et aiguillonne ; enfin, les honneurs élèvent l’âme. En sorte que, dans ces lieux, ou ces congrégations, la force de l’habitude est à son plus haut point, à son maximum. L’expérience prouve assez que la multiplication des vertus, dans notre espèce, est l’effet des sages institutions d’une judicieuse discipline, et des sociétés bien ordonnées. Car les républiques et, en général, les bons gouvernemens, nourrissent les ver-