Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
DE LA SAGESSE

pour modèle, pour principe et pour fin une providence suprême. En second lieu, l’homme est comme le centre du monde du moins quant aux causes finales ; car, si l’homme pouvoit être ôté de l’univers, tout le reste ne feroit plus qu’errer vaguement et flotter dans l’espace sans but et sans objet ; en un mot, pour me servir d’une expression reçue et même triviale, le monde ne seroit plus qu’une sorte de balai défait, et dont les brins se disperseroient, faute de lien. En effet, tout semble destiné et subordonné à l’homme ; car lui seul sait tout s’approprier, et tirer parti de tout. Les mouvemens périodiques et les révolutions des astres lui servent à distinguer et à mesurer les temps ou à déterminer la situation des lieux. Les météores lui fournissent des pronostics pour prévoir les saisons, la température ou d’autres météores. Les vents lui fournissent une force motrice pour la navigation, pour les moulins, et pour une infinité d’autres machines ; les plantes et les animaux de