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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/245

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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

ment ces êtres primitifs (ou primaires), et les plus simples, d’où dérivent tous les autres. Or, l’être principe de tous les autres doit avoir une existence toute aussi réelle que ceux qui en dérivent, et même, en quelque manière, plus réelle ; car il doit exister par lui-même, et c’est par lui que tous les autres doivent exister. Mais ce que les philosophes dont nous parlons disent de cette matière abstraite, ne vaut guère mieux que le systême de ceux qui prétendent que l’univers, et tout ce qu’il contient, est composé de cathégories, ou d’autres notions semblables et purement logiques (dialectiques). Car, soit qu’on dise que le monde tire son origine et est composé de la matière, de la forme et de la privation, soit qu’on prétende qu’il l’est de choses (de substances et de qualités) contraires, peu importe, et je ne vois pas une grande différence entre ces deux suppositions. Mais presque tous les philosophes de l’antiquité, tels qu’Empédocle, Anaxagore et Ana-