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OU EXPLIC. DES FABLES.

ximènes, qui, à tout autre égard, avoient des idées très différentes de cette matière première, s’accordoient du moins en ce qu’ils prétendoient que cette matière étoit active et revêtue de quelque forme, qu’elle étoit le véhicule de cette forme dans les composés où elle entroit ; enfin, qu’elle avoit en elle-même le principe de son mouvement ; et l’on est forcé de s’en faire cette idée, si l’on ne veut abandonner tout-à-fait l’expérience. Aussi tous ces philosophes ont-ils soumis leur esprit aux choses, et conformé leurs opinions à l’état réel de l’univers. Au contraire, Platon a voulu assujétir la nature aux pensées humaines ; et Aristote, les pensées, aux mots. Les philosophes de ce temps-là ayant déja du goût pour la dispute et le bavardage, commençoient à négliger toute recherche sérieuse de la vérité. Ainsi, nous devons plutôt rejeter ces opinions toutes à la fois, que nous amuser à les réfuter en détail. Car elles ne doivent être attribuées et elles ne con-