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OU EXPLIC. DES FABLES.

en un mot, qu’on se permette ces suppositions si simples et si naturelles, on sera bientôt convaincu de ce que j’ai avancé : par exemple, on voit que la lune, qui, de toutes les planètes est la plus basse et la plus voisine de nous, a un mouvement plus lent et décrit une courbe dont les spires sont plus écartées les unes des autres ; et qu’elle a, par sa nature, quelqu’affinité ou analogie avec cette portion de la région céleste, qui, à cause du grand éloignement où elle est de la nature contraire est dans un état permanent. Mais Télèse a-t-il laissé subsister, ou changé les anciennes limites des deux natures ? Pensoit-il, dis-je, que la nature de la lune étoit toute semblable à celle de la région plus élevée ; ou croyoit-il que l’action de la nature contraire (à la nature céleste) s’étendoit au dessus ( se portoit même au delà) de cette planète ? C’est un point sur lequel ce philosophe ne s’est pas assez nettement expliqué. Or, la plus grande portion de la terre, qui est l’assemblage, la masse,