Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/327

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renfermé, commence à recouvrer la nature qui lui est propre (les qualités qui lui sont propres) ; au lieu que l’air extérieur et atmosphérique est continuellement rafraîchi par ce froid qui transpire et s’exhale du globe terrestre. Ajoutez à cela que l’air commun, celui, dis-je, que nous respirons ordinairement, étant modifié par les corps célestes, participe quelque peu de leurs qualités ; car, en premier lieu, il recèle un foible degré de lumière, comme on en voit des exemples dans ces animaux qui peuvent voir durant la nuit et dans les lieux obscurs. Tels sont, suivant Télèse, les différens degrés dont la disposition de la matière est susceptible mais il ne s’agit ici que de ses états moyens ; car, dans cette énumération, il n’a pas compris les deux extrêmes ou limites ; savoir, d’un côté les corps durs et roides et de l’autre le feu lui-même[1]. Mais, outre ces diffé-

  1. Il n’a pas dû l’y comprendre, puisqu’il le croit incorporel, immatériel.