Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/365

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lité et de nécessité[1] ? Or, cette condition (cet attribut) de la matière, Télèse n’a pas même tenté de la rapporter au chaud et au froid ; tentative qui auroit été d’autant plus inutile, qu’il n’est point d’incendie, ni d’engourdissement ou de congélation, qui puisse ajouter à la totalité de la matière, ou en retrancher une seule particule : or, c’est ce qu’on peut dire également de la matière dont le soleil est composé, et de celle qui se trouve au centre de la terre ; mais l’er-

  1. C’est parce que la matière est impénétrable qu’elle résiste à l’action de toute matière tendante à la pénétrer, et qu’elle réagit. Or, comme, sans cette réaction, l’action seroit mpossible, l’impénétrabilité de la matière est donc une condition nécessaire dans toute action, ou du moins dans toute pression, ou impulsion. Or, elle ne peut réagir, sans agir, et par conséquent sans être active, à moins qu’on n’attache à ce mot active, l’idée d’un mouvement actuel ou dispositif ; car ce n’est, à proprement parler, qu’une dispute de mots ; et il ne s’agit que de savoir si l’on qualifiera de force active ou de force passive l’impénétrabilité de la matière,