Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/366

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reur de Télèse consiste principalement en ce qu’après avoir très bien senti que la masse de la matière (que la quantité totale de la matière de l’univers) est toujours la même, il ferme les yeux, comme à dessein, sur cet attribut, en vertu duquel elle se conserve ainsi ; et plongé dans les plus profondes ténèbres du péripatétisme, il ne regarde cet attribut que comme un accessoire : c’est néanmoins ce qu’il y a de plus essentiel et de plus digne de la qualification de principe ; c’est cette vertu (cet attribut), qui fait que chaque particule de la matière occupe nécessairement une place quelconque dans l’univers, et empêche que tout autre ne l’occupe en même temps ; qu’elle est par elle-même d’une solidité infinie, et, pour ainsi dire, de diamant. En un mot, c’est de cette source qu’émane tout décret, toute décision irrévocable, et émanée d’une autorité inviolable sur le possible et l’impossible (p). Les scholastiques ordinaires, en traitant ce sujet, se tirent d’affaire à l’aide de quelques mots ; et,