Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/367

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après avoir posé pour principe, que deux corps ne peuvent être en même temps dans un même lieu, ils croient avoir tout dit. Quant à cette vertu dont nous parlions (et à son mode), ils ne peuvent se résoudre à l’envisager, les yeux ouverts et à la disséquer pour ainsi dire, jusqu’au vif, faute de sentir que ce point, une fois bien éclairci, serviroit ensuite à en éclaircir une infinité d’autres, et répandroit la plus vive lumière sur toutes les sciences[1]. Quoi qu’il en soit, cette vertu (et c’est ce dont il est question ici) ne peut être expliquée par les deux principes de Télèse, et par conséquent ne peut y être rapportée. Passons actuellement à cet autre attribut, qui est sym-

  1. Avant de chercher les conséquences qu’on pourroit tirer de cette proposition : la quantité totale de la matière de l’univers est toujours la même, il faudroit d’abord s’assurer qu’elle est vraie ; car ce n’est qu’une pure supposition dont on n’a ni ne peut avoir de preuve ; et si elle paroît évidente, c’est parce qu’on ne s’est jamais avisé d’en douter.