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PRÉFACE

sein ; car, en premier lieu, la licence ou l’ineptie d’un petit nombre d’écrivains ne doit pas décréditer toutes les paraboles sans exception, ni rien ôter à l’honneur qui leur est dû en général ; les proscrire et les rejeter toutes indistinctement, seroit même une décision téméraire et une sorte d’impiété ; car, la religion même aimant à couvrir du voile mystérieux de l’allégorie les augustes vérités qu’elle nous enseigne, vouloir déchirer ce voile, seroit vouloir mettre une sorte de prohibition et d’interdit sur le commerce que ces emblèmes établissent ou entretiennent entre les choses divines et les choses humaines : mais tenons-nous-en pour le moment à ce qui concerne la sagesse purement humaine. J’avoue ingénument que je suis très disposé à croire que la plupart de ces fables des anciens poëtes renfermoient dès l’origine un sens mystérieux et allégorique, soit que je me laisse subjuguer par cette vénération qu’inspire naturellement l’antiquité, soit parce qu’en approfondis-