Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
193
DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

des efféminés ; car c’est avec raison qu’on regarde la propreté du corps, et un exérieur soigné, comme l’effet d’une certaine modestie de caractère, et d’un certain respect, d’abord envers Dieu même, dont nous sommes les créatures, puis envers la société où nous vivons, enfin envers nous, qui ne devons pas avoir moins de respect pour nous-mêmes que pour les autres ; mais cette parure mensongère, où l’on fait entrer le fard et tout l’appareil de la toilette, mérite bien ces inconvéniens qui l’accompagnent toujours ; car, malgré tous ses prestiges, elle n’est jamais assez adroite pour faire entièrement illusion[1], et d’ailleurs, elle est assez embarrassante. Enfin, ses effets ne sont pas entièrement innocens, et la santé en souffre quelquefois[2].

  1. Selon tonte apparence, ce sont les femmes laides qui ont imaginé le fard, pour masquer tout-à-la-fois et leur propre laideur et les agrémens de » belles.
  2. Sur-tout de cette partie de la parure qui