Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/230

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neux, c’est-à-dire la forme de la lumière. En effet, quelle différence infinie, quant à la matière (si nous les considérons par rapport à leur dignité) entre le soleil et le bois pourri, et même les écailles putréfiées des poissons. Ils auroient dû aussi chercher pourquoi certains corps étant chauffés, deviennent lumineux, et d’autres point. Pourquoi le fer, les métaux les pierres, le verre, les bois, l’huile, le suif, sont enflammés par le feu, ou du moins poussés jusqu’au rouge ; tandis que l’eau et l’air exposés à une chaleur très forte et comme furieuse, n’ont pourtant rien de lumineux et sont sans éclat que si quelqu’un, pour rendre raison de cette différence, prétendoit que le propre du feu est de luire, et que l’eau, ainsi que l’air, sont tout-à-fait ennemis du feu, cet homme là n’aura donc jamais été à la rame sur mer, durant une nuit obscure, et par un temps chaud ; car alors il auroit vu les gouttes d’eau que le choc des rames fait sautiller, toutes brillantes et toutes lumineuses. C’est ce qu’on observe aussi