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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

dans l’écume d’une mer fort agitée et ce qu’on appelle poumon marin. Enfin, qu’ont de commun avec la flamme et les corps rougis au feu, les vers luisans, les lucioles ; et cette mouche de l’Inde, qui éclaire toute une chambre ; et les yeux de certains animaux, qui étincellent dans les ténèbres ; et le sucre, qui brille lorsqu’on le râpe on le broie ; et la sueur de certain cheval galopant durant la nuit, sueur qui étoit toute lumineuse ; et une infinité de phénomènes semblables. Il y a plus : les hommes ont des vues si bornées sur ce sujet, qu’ils s’imaginent que ces étincelles qu’on tire d’un caillou, sont de l’air enflammé par le frottement. Cependant, puisque l’air ne prend point feu, et qu’il ne laisse pas de devenir sensiblement lumineux ; comment se peut-il que les hiboux, les chats et quelques autres animaux, voient durant la nuit ? Il faut bien supposer que l’air même (car la vision ne peut avoir lieu sans la lumière), que l’air, dis-je, recèle une certaine lumière native et originelle quoi-