Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/323

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che de ne rien affirmer, mais d’infirmer tout ce que les autres avancent de positif, dévoile fort ingénieusement le faible des objections, et des raisonnemens captieux, ainsi que la manière de les réfuter. Ainsi, dans cette partie, nous n’avons rien à désirer. Il est cependant une chose à remarquer, c’est que, bien que nous ayons dit que le principal et légitime usage de cette doctrine est de réfuter les sophismes, on peut toutefois en abuser, en s’emparant de ces sophismes mêmes, pour contredire les autres et les embarrasser par des raisonnemens captieux, genre de talent fort estimé, et qui n’est pas d’une petite ressource pour ceux qui le possèdent : quoique je ne sais quel auteur ait judicieusement observé qu’il y a entre l’orateur et le sophiste cette différence, que l’un, semblable au levrier, l’emporte pour la légèreté à la course ; au lieu que l’autre, semblable au lièvre, sait mieux tromper, par des détours, celui qui le poursuit.

Suivent les critiques de l’herménie ;