Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/345

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n’est pas que nous n’ayons quelques écrits sur cet art ; mais nous sommes assures que non-seulement on pourroit avoir quelque chose de meilleur sur ce sujet ; et que, soit la théorie, soit la pratique de cet art pourroient être portées à un plus haut point de perfection. Cependant nous ne doutons nullement que, pour peu qu’on veuille en abuser, on ne puisse, par ce moyen, faire certains tours de force qui tiennent du miracle ; mais à la manière dont on l’emploie, ce n’est après tout qu’un talent presque stérile et de peu d’usage dans la vie ordinaire. Nous ne lui reprocherons pas pour cela de détruire et de surcharger la mémoire (ce qui est l’objection ordinaire), mais seulement de manquer de moyens assez ingénieux pour procurer à la mémoire de vraies facilités dans les affaires et les choses sérieuses ; notre manière de voir à nous, et ce tour d’esprit, nous le devons peut-être à notre genre de vie tout politique, est de faire peu de cas de ce qui ne va qu’à faire valoir l’art, sans être