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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

C’est sans contredit un travail des plus pénibles et des plus ingénieux ; et il est, comme le premier, consacré au service des princes. Néanmoins, à l’aide d’un peu d’adresse et de précaution, on pourroit le rendre inutile ; quoiqu’à la manière dont on s’y prend, il soit aujourd’hui d’un grand usage. En effet, si l’on inventoit des chiffres vraiment sûrs, on en trouveroit beaucoup qui éluderoient toute la sagacité du déchiffreur, et qui ne laisseroient pas d’être susceptibles d’être, soit lus, soit écrits, avec autant de promptitude que de facilité. Mais l’impéritie et l’ignorance des secrétaires et des commis dans les cours des princes, est portée à tel point, que le secret des plus grandes affaires est confié à des chiffres dont la clef est trop facile à découvrir.

Cependant il se pourroit qu’on nous soupçonnât de n’avoir dans ce dénombrement et cette espèce de revue que nous faisons des arts, d’autre but que de développer ces troupes scientifiques que