Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/81

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se l’ont pas moins une loi de douter, que d’affirmer ; quoique le seul usage légitime qu’on puisse faire de son esprit, soit de travailler à convertir le doute en certitude, et non à révoquer en doute les choses les plus certaines. Ainsi je décide qu’un journal des doutes et des problêmes à résoudre dans la nature, est un ouvrage qui nous manque, et j’approuve fort quiconque l’entreprendra pourvu qu’on n’oublie pas, lorsque la science augmentera de jour en jour, (ce qui ne manquera pas d’arriver, pour peu que les hommes daignent nous prêter l’oreille) et au moment que ces doutes seront parfaitement éclaircis, de les rayer de l’album. À ce journal, je souhaiterois qu’on en ajoutât un autre non moins utile. Car, comme, en toute recherche, on trouve ces trois espèces de choses des opinions manifestement vraies, des opinions douteuses et des opinions manifestement fausses, il seroit très utile de joindre au journal des doutes un journal des faussetés et des erreurs populaires qui s’in-