Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/89

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mettre à un autre temps, et attendre, pour la faire, que les formes des natures plus simples aient été bien examinées, et qu’elles soient parfaitement connues. Car, de même qu’il ne serait ni facile, ni même utile en aucune manière de chercher la forme de tel son qui compose tel mot ; le nombre des mots que peuvent former les lettres par leurs combinaisons et leurs transpositions, étant infini ; mais que la recherche de la forme du son qui constitue telle lettre simple, c’est-à-dire, de celle où il s’agit de savoir par quelle espèce de choc et d’application des instrumens de la voix il est formé ; cette recherche, dis-je, est non-seulement possible, mais même facile ; et ce sont pourtant ces formes des lettres qui, une fois connues, conduisent aussi-tôt à la connoissance de celles des mots. C’est précisément ainsi qu’en cherchant la forme du lion, du chêne, de l’or, ou même celle de l’eau ou de l’air, l’on perdroit ses peines. Mais découvrir la forme de l’une ou de l’autre des natures exprimées