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MANIÈRES, PETITES ATTENTIONS, AFFECTATION. XXXIV.
pour.

Une certaine décence, et une certaine mesure dans le geste et l’air du visage, est le véritable assaisonnement de la vertu.

Si nous avons de la déférence pour le vulgaire par rapport au langage, que doit-ce être par rapport à nos gestes et à tout notre extérieur ?

Celui qui, dans les petites choses, dans les choses de tous les jours, ne garde pas le décorum, a beau être un grand homme, sachez qu’il n’est sage qu’à certaines heures.

La vertu et la prudence, sans l’usage du monde est une sorte de langue étrangère ; le vulgaire ne l’entend pas.

Celui qui, à l’aide du seul sentiment de la convenance, ne sait pas découvrir ce que le vulgaire a dans l’âme et qui ne l’a pas non plus appris par l’observation, est le plus sot de tous les hommes.

Les belles manières sont une traduction de la vertu en langue vulgaire.