Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/126

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argumens, qui auparavant paroissoient trop légers. Mais ce critique, qui n’est pas des moins intelligens, a effacé ce mot tùm (alors), et y a substitué le mot tantùm (tant) et l’effet de cette mauvaise habitude a été (comme quelqu’un l’a judicieusement observé) que trop souvent ce sont précisément les exemplaires qu’on a corrigés avec le plus de soin qui sont les moins corrects. Osons dire plus, si les critiques ne sont eux-mêmes versés dans les sciences traitées dans les livres dont ils donnent des éditions, leur prétendue exactitude n’est pas sans danger.

2°. À la critique appartiennent l’interprétation et l’explication des auteurs, les commentaires, les remarques, les notes, les spicilèges. Dans cette partie de la littérature, il est des écrivains atteints d’une certaine espèce de maladie propre aux critiques, laquelle consiste à franchir un grand nombre de passages des plus obscurs, pour s’arrêter et se donner carrière sur des endroits assez clairs