Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/143

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conclusion. Ces conseils, ô Athéniens ! si vous les suivez, non-seulement vous ferez pour le présent l’éloge de l’orateur par cette déférence ; mais de plus vous aurez dans quelque temps sujet de vous louer vous-mêmes, pour avoir, en les suivant, amélioré l’état de vos affaires. Quant à moi, excellent prince (pour parler de moi-même, comme l’occasion m’y invite), je puis dire que dans ce que je publie actuellement, et dans ce que je me propose de publier par la suite, j’abjure la dignité de mon esprit et de mon nom (si toutefois je jouis de quelque réputation), et que je la sacrifie, de dessein prémédité, à l’utilité du genre humain. Car moi, qui devrois, selon toute apparence, faire les fonctions d’architecte dans les sciences et la philosophie, je m’abaisse jusqu’au rôle de manœuvre et de porte-faix, à tout ce qu’on veut. Et une infinité de choses telles qu’il faut absolument qu’elles se fassent, voyant que d’autres les dédaignent par cet orgueil qui fait le fonds de leur ca-