Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/203

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sent point du tout l’objet d’un pareil traité ; pas plus qu’un homme qui écriroit sur la lumière et la substance lumineuse, ne seroit censé avoir écrit sur la nature des couleurs particulières. Car le plaisir et la douleur sont aux affections particulières, ce que la lumière est aux couleurs. J’aime mieux le travail des Stoïciens sur ce sujet, autant du moins qu’on en peut juger par ce qui nous reste d’eux ; travail pourtant qui consiste plutôt dans certaines définitions subtiles, que dans un traité bien complet et avec des développemens suffisans. Je trouve aussi quelques petits ouvrages assez élégans sur telle ou telle affection, comme la colère, la mauvaise honte et un très petit nombre d’autres. Mais s’il faut dire ce que nous pensons sur ce point, les véritables maîtres en cette science, ce sont les historiens et les poëtes ; eux seuls, en nous donnant une sorte de peinture vive et d’anatomie, nous enseignent comment on peut d’abord exciter et allumer les passions, puis les