Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/219

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s’efforce d’acquérir la vertu par la seule habitude, tandis qu’on s’occupe de la tempérance, on fait peu de progrès dans la force ; mais, si une fois l’on s’est consacré, dévoué à des fins droites et honnêtes, quelle que soit la vertu que ces fins imposent, commandent à notre âme, nous nous trouverons déjà tout imbus et disposés d’avance, par une certaine aptitude et un commencement d’inclination, à l’acquérir et à la produire au dehors. Et c’est peut-être là cet état de l’âme dont Aristote nous donne une si haute idée ; car telles sont ses expressions :

Or, à l’inhumanité il convient d’opposer cette vertu qui est au-dessus de l’humanité, et qu’on peut qualifier d’héroïque, ou plutôt de divine ; et peu après : car la brute n’est susceptible ni de vice ni de vertu, et il en faut dire autant de la divinité. Mais ce dernier état est quelque chose de plus élevé que la vertu ; l’autre n’est tout au plus que l’absence des vices : certes, Pline second,