Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

animaux mêmes[1], et ne trouvent pas bon qu’on les vexe, qu’on les fasse souffrir. Mais, de peur qu’on ne pense que ce que nous venons de dire justifie toute espèce de compassion, Salomon ajoute que la compassion pour les méchans est cruauté ; et c’est ce qui a lieu lorsqu’on épargne les méchans et les scélérats que le glaive de la justice eût dû frapper ; et une compassion de cette nature est plus cruelle que la cruauté même. Car la

  1. Chaque jour un homme payé ad hoc, monte sur une haute tour, et y répand du grain pour les oiseaux du ciel. D’autres mettent en pension un vieux cheval, un vieux bœuf, un vieux chien, qui ne peut plus leur être utile et auquel ils se croient obligés de l’être à leur tour ; et c’est ainsi que par la compassion pour les animaux, ils s’exercent à la commisération pour les hommes.’ Les animaux sont, à plus d’un égard, nos semblables puisqu’ils sont comme nous sujets à la douleur, capables d’affection, de reconnoissance. Il existe des relations sociales, des devoirs de nous à eux, puisqu’ils nous sont utiles et qu’ils savent nous aimer.