Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/278

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Explication.

Cette parabole relève la vanité des hommes qu’on voit accourir en foule auprès des successeurs désignés des princes, et leur faire cortège. Or, la vraie racine de ce mal n’est autre que cette folie que la nature a si profondément plantée dans le cœur humain, et qui rend les hommes trop-amoureux des objets de leurs espérances ; car on en voit peu qui ne se complaisent plus dans ce qu’ils espèrent, que dans ce qu’ils possèdent. De plus, la nouveauté est agréable à la nature humaine, elle en est comme affamée : or, dans le successeur du prince, se trouvent ensemble ces deux choses, un objet d’espoir et la nouveauté. Or, ce que la parabole nous fait entendre, c’est cela même qu’autrefois Pompée dit à Sylla, et depuis, Tibère à

    ici en termes généraux et figurés. Au reste nous avons été obligés d’ajouter quelques mots au texte, sans quoi la traduction eût été inintelligible.