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Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/283

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tres pauvres, est semblable à une pluie violente qui amène la famine.

Explication.

Cette parabole a été jadis exprimée et peinte dans la fable des deux hirondelles, dont l’une pleine, et l’autre vuide. L’oppression exercée par l’homme pauvre et affamé, est beaucoup plus accablante que celle qu’exerce l’homme riche et comblé de biens ; car le premier a recours à tous les rafinemens de la maltôte, et va furetant dans tous les coins pour trouver le dernier écu. Et pour marquer la différence de ces deux sortes d’homme, on les comparoit ordinairement aux éponges, qui, lorsqu’elles sont sèches, pompent fortement l’humidité, et qui ne la pompent plus de même, une fois qu’elles sont imbibées. Cette parabole renferme un utile avertissement. D’un côté elle recommande aux princes de ne pas confier le gouvernement des provinces ou les magistratures à des hommes indigens et obérés : de l’autre,