Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/348

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venons de nommer ont dans toutes leurs entreprises, complètement réussi. Au contraire, Pompée, qui tendoit au même but, mais par des voies plus couvertes et plus obscures ; Pompée, que Tacite a peint par ce peu de mots : il étoit plus caché, sans être meilleur ; et à qui Salluste fait le même reproche, en disant de lui : visage d’honnête homme et cœur de fripon. Ce Pompée, dis-je, à quoi tendoit-il par toutes ces machines qu’il faisoit jouer ? À cela même que nous disons, à cacher ses desseins tyranniques et son ambition ; à précipiter la république dans un tel état d’anarchie et de confusion, qu’on fut trop heureux de se jeter dans ses bras et de lui déférer la souveraine puissance qu’il auroit eu l’air de n’accepter que malgré lui[1]. Or, comme

  1. Les vrais partisans de la tyrannie, ce sont ceux qui, sous prétexte de pourvoir à la sûreté commune et d’humilier l’orgueil des riches, fatiguent continuellement la république par leurs discours ; ils appellent sans cesse la liberté, et par