Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/372

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naître, ou ne jamais mourir ; tant ils firent de mal pour établir leur fortune ; et de bien, après l’avoir établies : qu’il se dise néanmoins que cette manière de compenser le mal par le bien, quoiqu’elle obtienne des éloges après coup, on ne laisse pas, et avec de très justes raisons, d’en condamner le projet. Il ne sera donc pas inutile, dans cette course si rapide et si précipitée vers la fortune, de jeter, sur ce grand feu, un peu d’eau puisée dans ce mot assez ingénieux de l’empereur Charles-Quint, et qui se trouve parmi les instructions qu’il adresse à son fils : que la fortune est d’une humeur semblable à celle des femmes qui dédaignent ceux de leurs prétendans qui s’empressent trop autour d’elles ; mais ce dernier remède n’est destiné qu’à ceux dont le goût est dépravé par quelque maladie de l’âme. Que les hommes s’appuient plutôt sur une pierre qui est comme la pierre angulaire de la théologie et de la philosophie ; deux sciences dont les principes sont presque entièrement