Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/389

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ait un tronc assez ample et assez robuste pour pouvoir soutenir ses branches et ses feuilles, c’est-à-dire, que le nombre des naturels doit être plus que suffisant pour contenir les sujets étrangers ; l’on peut donc regarder comme bien constitués pour étendre leur empire, les états qui confèrent volontiers le droit de cité. Car ce seroit folie de croire qu’une poignée d’hommes, quelque supériorité de génie et de courage qu’on lui suppose, puisse mettre et contenir sous le joug, des contrées vastes et spacieuses. C’est ce qu’ils pourraient peut-être faire pour un temps ; mais un tel empire n’est point susceptible de durée. Les Spartiates étoient avares de ce droit de cité, et lents à s’agréger de nouveaux citoyens. Aussi, tant qu’ils ne dominèrent que dans un espace borné, leur empire fut-il ferme et stable ; mais sitôt qu’ils eurent commencé à reculer leurs limites, et à donner à leur empire trop d’étendue pour que la seule race des Spartiates naturels pût contenir aisément la multitude des étrangers,