Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/397

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temps profession des armes, et qui en ont eu long-temps la passion (et c’est ce qu’on peut dire principalement des Romains et des Turcs), étendent leur empire avec une étonnante rapidité. Je dirai plus : ces nations mêmes qui n’ont fleuri par la gloire militaire que durant un seul siècle, n’ont pas laissé d’en tirer cet avantage, que, durant ce siècle, elles sont parvenues à un tel point d’accroissement, qu’ensuite, durant un grand nombre de siècles, quoique, chez eux, la discipline militaire se soit fort relâchée, elles n’ont pas laissé de rester à ce point.

8. Un précepte très analogue au précédent, c’est qu’un état ait des loix et des coutumes qui lui fournissent aisément et comme à la main de justes causes, ou du moins des prétextes pour faire la guerre. Car il est, dans les âmes de tous les hommes, un sentiment de la justice tellement inné, que, lorsqu’il s’agit de la guerre, qui entraîne après soi tant de calamités, ils ne se décident