Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/442

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Aphorisme 1.

Je dirai plus, que les tribunaux prétoriens aient le droit de décréter contre les statuts trop anciens qui n’ont point été promulgués de nouveau. Car bien qu’on n’ait pas eu tort de dire, qu’il ne faut pas que personne soit plus sage que les loix, néanmoins cette maxime ne doit s’entendre que des loix qui veillent, et non de celles qui dorment.

Quant aux statuts plus récens, qui se trouvent être contraires au droit public, ce n’est pas aux préteurs, mais aux rois, à des conseils plus augustes, aux puissances suprêmes, qu’il appartient d’y remédier, en suspendant leur exécution, par des édits ou des actes, jusqu’au retour des comices, ou de toute autre assemblée de cette nature, qui ait le pouvoir de les abroger ; et cela de peur qu’en attendant, le salut du peuple ne périclite.