Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/489

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais s’il s’agit de gagner et de bien conduire son jeu, c’est ce qui demande de l’art et l’exercice de la raison[1] : Il en est de même des loix humaines, où il est une infinité de maximes, de déclarations du droit, qui s’appuient beaucoup plus sur l’autorité que sur la raison. Ce sont choses sur lesquelles on ne dispute point : mais de savoir ce qui est le plus juste, non absolument, mais relativement et par analogie avec ces maximes, c’est l’affaire de la raison, et c’est ce qui ouvre à la dispute un vaste champ. De cette nature est cette raison secondaire qui trouve place dans la théologie sacrée, et qui est fondée sur les ordonnances de Dieu même.

Or, de même que la raison humaine peut avoir, dans les choses divines, deux espèces d’usages ; ces usages sont aussi susceptibles de deux sortes d’excès : l’un a lieu lorsqu’on va recherchant avec trop

  1. Autre ironie : s’il parloit sérieusement, il choisiroit un autre objet de comparaison.