Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/55

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Sophisme.

XII. Ce qui est composé d’un grand nombre de parties divisibles, paroît plus grand que ce qui a peu de parties, et se rapproche davantage de l’unité ; car tout ce que l’on considère par parties, semble plus grand. Ainsi, la pluralité de parties porte avec elle une idée de grandeur. Or, cette pluralité de parties fait encore plus d’effets, lorsque ces parties sont sans ordre ; car ce désordre fait que le tout semble infini et qu’on ne peut l’embrasser.

Le prestige de ce sophisme est visible au premier coup d’œil et comme palpable ; car ce n’est pas seulement la pluralité de parties, c’est aussi la grandeur de ces mêmes parties qui peut faire paroître le tout plus grand. Néanmoins ce sophisme ne laisse pas d’entraîner l’imagination ; il y a plus, il tend un piège aux sens. En effet, un chemin situé dans une plaine où l’on ne rencontre aucun objet qui puisse rompre la vue, paroît,