Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/180

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Oui, elles le sont ; tout ce qui pouvoit être utile à l’homme lui a été donné, sous la simple condition de le mériter par le travail, soit de corps, soit d’esprit. Il est faux que la nature cache ses opérations ; ce sont nos préjugés et nos passions qui les voilent pour nous, en en détournant nos regards : il est impossible, en regardant toujours la lune, de voir le soleil. La nature ne cache rien ; ce qu’elle cache aux yeux du corps, elle le montre aux yeux de l’esprit, à qui elle dit assez ce que peuvent la subdivision (*) et le temps, ses deux principaux instrumens. Telle de ses combinaisons, est rare sans doute ; mais les élémens et les forces primordiales subsistent éternellement : l’agent universel, ainsi que ce fond matériel sur lequel il travaille, est toujours, est par-tout, par cela même qu’il est universel : je le vois dans l’œil même qui ne le voit pas ; je l’entends dans la bouche qui le nie ; et quant à ses opérations élémentaires, ce qu’il fait dans un temps et dans un lieu il le

(*)Je ferai voir, dans une autre note, que la subdivision des parties de la matière, opérant par cinq causes ou circonstances, dont une a échappé à Descartes et à Newton, rétablit sans cesse le mouvement sans cesse détruit par cette multitude innombrable de chocs qu’essuient les corps flottant dans l’immensité de l’espace et qu’elle est le véritable remontoir de la machine de l’univers.