Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/19

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nairement il faut commencer par démolir, par tout abattre, et reprendre l’édifice par ses fondemens.

Ce que nous disons ici, ne doit pas être appliqué aux opinions reçues, qui servent de base aux raisonnemens les plus ordinaires dans la plupart des sciences, professions, sociétés, etc. où les règles et les principes étant positifs, conventionnels, arbitraires, on est forcé de les admettre purement et simplement, comme les dogmes d’une religion ou les règles d’un jeu, et en ne disputant que sur les conséquences.

Mais, si elles se trouvent fausses ou douteuses, ces propositions si respectables, qu’il n’est pas permis de soumettre à l’examen, la forme syllogistique n’y remédiera pas. À l’aide de cette forme, on ne pourra déduire de tels principes, que des conséquences de même nature. Car, quelque ingénieuse méthode qu’on puisse imaginer, on ne peut faire de bon pain avec de mauvais bled, ni avec de mauvaise étoffe un bon habit.

Et lorsqu’il y a erreur dans les premières opérations, quelque parfaites que puissent être les opérations ultérieures, le résultat est nécessairement mauvais. Au lieu que, si les premières opérations sont bonnes, on a du moins une base ; et les erreurs où l’on peut tomber ensuite, sont faciles à corriger. C’est donc principalement sur ces