Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/26

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tendant à circonscrire et à emprisonner, pour ainsi dire, le plus vaste génie dans les écrits et les opinions de certains auteurs qualifiés de classiques ;

Le défaut de récompenses utiles ou honorifiques décernées à ceux qui excellent dans les sciences d’observation et de raisonnement, ou même à tous ceux qui les cultivent ;

L’opinion où l’on est qu’il est désormais impossible de faire de vraies découvertes, et que tout est dit.

Et comme ce dernier préjugé fait souvent illusion à de graves et judicieux personnages, la déférence que nous leur devons, nous fait une obligation de montrer que les motifs sur lesquels nous fondons nos espérauces, ne sont rien moins que chimériques. Ces motifs sont :

1°. La nature de Dieu même, qui, étant la source de toute lumière et de toute sagesse, a dû organiser l’homme pour la vérité, et le constituer de manière qu’il fût assuré de la trouver lorsqu’il la charcheroit avec autant de méthode que de constance et de sincérité ;

2°. Les erreurs mêmes du temps passé ; car, en distinguant les fausses routes, on découvre, par cela même, les véritables qui leur sont prosque toujours opposées. Par exemple, si, au lieu de donner tout à l’expérience vague et fortuite, comme les empyriques, ou aux principes et aux raison-