Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/28

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De faire travailler l’entendement sur une masse indigeste et confuse de faits disparates ;

De s’élancer, de prime-saut, des faits particulièrs aux principes les plus généraux ;

De suivre, dans la confection des axiomes, cette méthode qui procède pur voie de simple énumération ;

D’étendre excessivement par conjecture ces principes hâtifs qu’on a extraits d’un petit nombre de faits pris au hasard :

Si, dis-je, au lieu de procéder ainsi, adoptant une marche toute opposée, l’on avoit soin

De combiner sans cesse l’expérience avec le raisonnement, ou plutôt de ne raisonner que sur des faits, sur des expériences et des observations directes ;

De subordonner toutes les sciences particulières à la philosophie naturelle, leur mère commune ;

D’effacer, de rayer, d’un seul coup, toutes les théories, toutes les opinions, même les mieux fondées, mais qui n’ont pas encore été vérifiées par la vraie méthode ;

De rassembler des faits en grand nombre, bien choisis, suffisamment constatés, envisagés par toutes les faces, vus et revus, décisifs, etc.

De préférer d’abord les expériences lumineuses aux expériences fructueuses ;

D’observer à la lumière d’une méthode sûre, et