Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/291

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par rapport à ces analogies, et qu’on ne se propose point actuellement de ranger dans une classe, se contentant de les prendre pour objets de comparaison. C’est celle qu’on suit le plus souvent, et que peut-être on ne suit pas encore assez. Comme on est paresseux, on aime à expédier, à généraliser tout d’un coup ses idées, et à faire, pour ainsi dire, des rafles.

(k) Pour paroître s’attacher plus aux choses mêmes, qu’à leurs noms. Les mêmes corps, disoit le Nominal, affectent de différentes manières les divers individus dans le même temps, et le même individu, en différens temps : donc tout est relatif ; tout n’est pour nous qu’apparence, que phénomène ; tous les objets de nos idées et nos idées mômes naissent et s’évanouissent aussi-tôt, pour renaître et s’évanouir encore ; il n’est rien d’absolu, rien de fixe, rien dont on puisse dire, cela est ; tout passe, et les noms seuls subsistent. Je sens, répondait le Réiste : donc j’existe. Il est des sensations que j’éprouve malgré moi : donc il y a dans l’univers autre chose que moi. J’observe entre telles et telles de ces sensations pénibles, de très grandes différences qui m’en indiquent de semblables dans leurs causes donc il y a réellement des êtres qui diffèrent beaucoup et de moi, et les uns des autres. Tout rapport est impossible sans l’existence réelle de deux termes comparables ;