Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/319

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seule espèce d’œuvre qui soit au pouvoir de l’homme, c’est la composition ; mais que la mixtion[1] ne peut être l’œuvre que de la seule nature. C’est ainsi qu’on parle ordinairement, de peur apparemment que les hommes ne se flattent de pouvoir, par les seules ressources de l’art, opérer la génération ou la transformation des corps naturels. Ainsi, les hommes, une fois bien

  1. Il paroît que les scholastiques entendoient par composition, le mélange imparfait de certains corps de même espèce, dont chacun est encore d’un assez grand volume, et composé de parties hétérogènes ; c’est ce que nos chymistes appellent agrégation et qu’ils entendoient par mixtion une combinaison de corps infiniment plus petits et d’espèces différentes, mais dont chacun est simple ou homogène, c’est-à-dire composé de parties toutes semblables ; élémens qui s’unissent un à un, d’où résulte un mélange plus parfait. C’est ce que nos chymistes appellent composition, et qu’ils devroient appeller constitution, puisqu’ils qualifient de constitutives les parties de différente espèce, dont la réunion et la cohésion forme un mixte.