Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/373

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qu’on attribue faussement à ces héros obscurs des romans ; toutes choses qu’ils ont exécutées par des moyens qui n’étoient rien moins que fabuleux ou miraculeux. Cependant, quoique la vérité de l’histoire soit souvent altérée par des fables, ce n’est pas une raison pour lui refuser la croyance qu’elle mérite, lorsqu’elle ne dit que la vérité. Mais en attendant, on ne doit plus être étonné que tous les imposteurs qui ont tenté des opérations de la nature de celles que nous venons de dénombrer, aient fait naître un violent préjugé contre toutes les nouveautés de ce genre ; et que le dégoût général qu’a inspiré leur charlatanisme et leur excessive vanité, intimide encore aujourd’hui tout mortel courageux qui seroit tenté d’entreprendre quelque chose de semblable.

LXXXVIII.

Mais ce qui a porté encore plus de préjudice aux sciences, c’est la pusillanimité de ceux qui les cultivent et l’étroite mesure, ou le peu d’utilité de la tâche qu’ils